Combien de pages pour la thèse ?

c'est clair qu'il ne faut pas se faire trop d'idées !

mon directeur de thèse a quand même lu au fur et à mesure toute ma thèse avec attention, mais il est très sérieux.

Meta a écrit:

Wilhelm a écrit:

[Mais peut-être que d'autres préfèrent le simple recto qui permet de relire (ou lire ?) rapidement les annotations mises dans la marge ?

Soyons sérieux, les gars. Personne ne lit les thèses. On les "parcourt", et on annote deux ou trois trucs ici et là pour se donner des repères. Le directeur, à la rigueur, lit en détail quelques pages pour appuyer sa lecture globale et un membre du jury la lira s'il voit que cela concerne ses propres travaux. Vous imaginez s'ils devaient les lire vraiment !? Il leur faut lire plusieurs livres par mois, rédiger des essais et des exégèses, faire des cours, organiser des colloques, et à côté... vivre ! Aucune chance qu'ils aient le temps de lire les thèses...

C'est ce que je pensais ... avant ma soutenance ! Je suis passé par la lecture minutieuse de mon directeur durant la rédaction, mais manifestement les autres membres du jury l'avaient aussi lue très en détail (pour les remarques de typo. (notamment un tau manquant dans une citation en grec dans une note), pour la discussion des traductions). J'avoue avoir été bluffé.
Bref, il ne faut pas sous-estimer son jury.

J'ai assisté à deux autres soutenances, pour l'une, manifestement chaque membre du jury avait lu la partie sur sa spécialité, pour l'autre, les lectures étaient ... inégales (mais certains avaient fait un gros boulot).

Romuald a écrit:

(pour les remarques de typo. (notamment un tau manquant dans une citation en grec dans une note), pour la discussion des traductions). J'avoue avoir été bluffé.
Bref, il ne faut pas sous-estimer son jury.
).

Alors, je ne sais pas si cela s'applique à ton cas, mais j'ai cru comprendre qu'il y avait des groupes de relecture des thèses. Je n'ai pas bien compris, mais un maître de conf' m'avait dit un jouer partir 15 jours à Paris pour lire une série de thèses et les corriger/relever les erreurs topographiques, etc... Je n'en sais pas plus ; j'ai trouvé ça étrange.

Meta a écrit:

Romuald a écrit:

(pour les remarques de typo. (notamment un tau manquant dans une citation en grec dans une note), pour la discussion des traductions). J'avoue avoir été bluffé.
Bref, il ne faut pas sous-estimer son jury.
).

Alors, je ne sais pas si cela s'applique à ton cas, mais j'ai cru comprendre qu'il y avait des groupes de relecture des thèses. Je n'ai pas bien compris, mais un maître de conf' m'avait dit un jouer partir 15 jours à Paris pour lire une série de thèses et les corriger/relever les erreurs topographiques, etc... Je n'en sais pas plus ; j'ai trouvé ça étrange.

Je n'ai jamais entendu parler d'une telle pratique. J'avais envoyé directement un exemplaire à chaque membre du jury (ou plutôt dans leurs universités respectives).
L'énumération des erreurs typo. fait partie plus ou moins du rituel de la soutenance d'après ce que j'ai pu comprendre.

Romuald a écrit:

L'énumération des erreurs typo. fait partie plus ou moins du rituel de la soutenance d'après ce que j'ai pu comprendre.

Affligeant de bêtise. Un bon moyen d'humiliation servant à rappeler où se trouve le centre du pouvoir...

Meta a écrit:

Romuald a écrit:

L'énumération des erreurs typo. fait partie plus ou moins du rituel de la soutenance d'après ce que j'ai pu comprendre.

Affligeant de bêtise. Un bon moyen d'humiliation servant à rappeler où se trouve le centre du pouvoir...

Surtout, ça permet de ne pas parler de la thèse.
Expérience personnelle assez décevante. On travaille pendant 4-5 ans, et tout cela est balayé en 2h30 (4h dans les meilleurs cas), sans que vraiment le coeur de votre travail ne soit ciblé. Et puis il n'y a pas de suite..., une thèse, à part pour les cracks et ceux qui sont intégrés à des réseaux, ça ne sert à rien. Il n'y a aucun retour, aucune sollicitation, ou presque. La satisfaction n'est que personnelle, ce qui n'est pas suffisant.

primorales a écrit:

une thèse, à part pour les cracks et ceux qui sont intégrés à des réseaux, ça ne sert à rien. Il n'y a aucun retour, aucune sollicitation, ou presque. La satisfaction n'est que personnelle, ce qui n'est pas suffisant.

C'est une thèse qui portait sur quoi ?

J'ai eu envie de faire une thèse. Les concours, et leur difficulté, sont passés par là, avec le découragement, le temps qui passe... Mais l'envie est encore là, enfin un peu.

Une thèse a-t-elle une influence sur l'enseignement que l'on peut donner ? Une plus grande maîtrise d'auteurs, etc. ? Ou suis-je un peu naïf ? Il m'est arrivé d'entendre une inspectrice se réjouir que les professeurs fassent des thèses (devenant ainsi encore plus compétents).

primorales a écrit:

t puis il n'y a pas de suite..., une thèse, à part pour les cracks et ceux qui sont intégrés à des réseaux, ça ne sert à rien. Il n'y a aucun retour, aucune sollicitation, ou presque. La satisfaction n'est que personnelle, ce qui n'est pas suffisant.

Pourquoi tu dis ça? avec agrégation + thèse tu est bien placé pour postuler comme maitre de conf

kohelet a écrit:

primorales a écrit:

t puis il n'y a pas de suite..., une thèse, à part pour les cracks et ceux qui sont intégrés à des réseaux, ça ne sert à rien. Il n'y a aucun retour, aucune sollicitation, ou presque. La satisfaction n'est que personnelle, ce qui n'est pas suffisant.

Pourquoi tu dis ça? avec agrégation + thèse tu est bien placé pour postuler comme maitre de conf

Bien placé ? Disons qu'il y a pour chaque poste 50 personnes qui ont une thèse évidemment et l'agrég.
Sur un poste récent, à Paris 12, il y a eu 10 auditionnés, les 10 étaient normaliens.
Aujourd'hui, je ne sais pas ce qu'il faut faire ou plutôt avoir fait pour être recruté. Sans doute avoir fait une thèse autrement, participer à des groupes de travail, des séminaires, etc.

Wilhelm a écrit:

primorales a écrit:

une thèse, à part pour les cracks et ceux qui sont intégrés à des réseaux, ça ne sert à rien. Il n'y a aucun retour, aucune sollicitation, ou presque. La satisfaction n'est que personnelle, ce qui n'est pas suffisant.

C'est une thèse qui portait sur quoi ?

J'ai eu envie de faire une thèse. Les concours, et leur difficulté, sont passés par là, avec le découragement, le temps qui passe... Mais l'envie est encore là, enfin un peu.

Une thèse a-t-elle une influence sur l'enseignement que l'on peut donner ? Une plus grande maîtrise d'auteurs, etc. ? Ou suis-je un peu naïf ? Il m'est arrivé d'entendre une inspectrice se réjouir que les professeurs fassent des thèses (devenant ainsi encore plus compétents).

Faire une thèse pourquoi pas ? Mais pourquoi faire ? C'est là la question ? Si c'est juste pour soi, oui, même si l'estime qu'on en tire est mesurée, vu qu'il y a peu de chances qu'il y ait des suites, je veux dire qu'on puisse faire qch de son travail, à part quelques maigres interventions et articles.
Si c'est professionnel, à part mcf, ça ne sert sans doute pas à grand chose et mcf, c'est, comme je l'ai dit, très difficile, on ne peut pas considérer cela comme un débouché, c'est accessible à ceux qui ont déjà tout et qui y sacrifient à peu près tout.

Wilhelm a écrit:

primorales a écrit:

une thèse, à part pour les cracks et ceux qui sont intégrés à des réseaux, ça ne sert à rien. Il n'y a aucun retour, aucune sollicitation, ou presque. La satisfaction n'est que personnelle, ce qui n'est pas suffisant.

C'est une thèse qui portait sur quoi ?

J'ai eu envie de faire une thèse. Les concours, et leur difficulté, sont passés par là, avec le découragement, le temps qui passe... Mais l'envie est encore là, enfin un peu.

Une thèse a-t-elle une influence sur l'enseignement que l'on peut donner ? Une plus grande maîtrise d'auteurs, etc. ? Ou suis-je un peu naïf ? Il m'est arrivé d'entendre une inspectrice se réjouir que les professeurs fassent des thèses (devenant ainsi encore plus compétents).

Les concours me paraissent plus formateurs pour l'enseignement.

Je reprends ce fil pour une question.

Ma thèse aura plus l'allure d'un travail "thétique", à savoir défendre une hypothèse personnelle sur un aspect du réel (non pas un point d'exégèse) en m'appuyant sur certains auteurs et en en critiquant d'autres.

De fait, mon traitement de ces auteurs ne sera pas aussi exhaustif et minutieux que si je faisais un travail d'historien. Mais je crains du même coup qu'on puisse me reprocher un manque d'exhaustivité.

Quelles sont les pratiques universitaires dans ce genre de cas ? Est-ce que les jurys prennent vraiment acte de la nature spécifique du travail qu'ils ont devant eux ou bien peut-on redouter que certains se crispent sur des réflexes académiques ?

ma simple expérience personnelle :

1. mon directeur de thèse, très ouvert, m'a dit qu'on pouvait tout à fait partir d'une hypothèse.

2. ma méthode était peu orthodoxe, mais je l'ai justifiée en introduction, précisément soutenu par un auteur (j'ai dit qu'on ne pouvait pas dignement faire un travail à partir de Foucault tout en restant dans l'ordre du discours et ses codes, et en le commentant simplement, puisque précisément il critique cela).

3. tu peux dire en introduction pourquoi tu as jugé qu'il était judicieux de "sortir des clous", moi par exemple j'ai dit notamment que les résultats en valait la peine (justification "rétrospective").

4. tout va dépendre du jury, j'imagine que normalement ton directeur l'a choisi pour qu'il rende ta thèse crédible (et il a évité autant que possible de solliciter un prof trop "académique") ?

Merci !

En fait je débute seulement la partie officielle de ma thèse, donc j'ai quelques années devant moi. Mais je m'interroge beaucoup sur la liberté dont je disposerai pour ce rituel très académique, sachant que j'ai des tendance assez iconoclastes dans ma façon d'aborder les auteurs. Mais je suppose qu'un travail de grande qualité est la première exigence, avant tout chose.

Il faut que la scientificité de ton travail soit manifeste, tu n'es "personne", tu as à faire tes preuves.

Oui c'est sans doute la condition pour se donner de la liberté avec les auteurs, quel que soit le travail qu'on réalise.

Mon directeur m'avait mis dans la marge d'un chapitre : "ne passez pas pour naïf", ça m'a marqué, il faut se rendre crédible.

Je demandais surtout cela, en fait, parce que j'ai eu vent à plusieurs reprises de thèses très sérieuses mais jugées (dans l'appréciation accompagnant le dossier CNU) un peu trop "originales", message codé m'a-t-on dit pour disqualifier automatiquement une candidature à un poste de MCF.

Ha ok merci pour l'info !

Quelqu'un voit-il une contre-indication à reprendre un article publié presque in extenso dans un chapitre de sa thèse ? Je pose la question parce que J-L Marion, dans une note de Réduction et donation, "remercie" certaines revues de lui avoir "permis" de reprendre des textes publiés antérieurement chez elles.

Tom a écrit:

Quelqu'un voit-il une contre-indication à reprendre un article publié presque in extenso dans un chapitre de sa thèse ? Je pose la question parce que J-L Marion, dans une note de Réduction et donation, "remercie" certaines revues de lui avoir "permis" de reprendre des textes publiés antérieurement chez elles.

Ah oui mais non. Une publication c'est autre chose. À tout le moins, tu dois en partie réécrire. Une note en début de chapitre : « une version [antérieure / alternative] de ce chapitre [ou : des pages tant à tant] est parue dans... »

Je parle bien d'un article que j'ai publié...

Edit : en te relisant je vois que c'est bien ce que tu as compris. Je vais forcément réécrire/annexer/amputer, mais je ne vois pas bien pourquoi le texte publié ne pourrait pas figurer tel quel sous la plume de son auteur.

Tom a écrit:

Je parle bien d'un article que j'ai publié...

Edit : en te relisant je vois que c'est bien ce que tu as compris. Je vais forcément réécrire/annexer/amputer, mais je ne vois pas bien pourquoi le texte publié ne pourrait pas figurer tel quel sous la plume de son auteur.

Du temps des doubles thèses, une des deux, la principale ou la secondaire je ne sais plus mais c'est facile à vérifier, devait avoir été publiée avant la soutenance... Maintenant l'inédit est de rigueur, du moins en SHS (en science non humaine c'est très différent).

Pourtant, en parcourant un guide de méthodologie de la thèse en sociologie, il était conseillé d'avoir publié des articles avant la soutenance , par conséquent d'avoir transformé des chapitres de la thèse en articles.

Même si dans mon cas je partirais plutôt d'articles publiés pour les intégrer à ma thèse, le résultat serait le même (des chapitres de thèse publiés avant soutenance).

Tom a écrit:

Pourtant, en parcourant un guide de méthodologie de la thèse en sociologie, il était conseillé d'avoir publié des articles avant la soutenance , par conséquent d'avoir transformé des chapitres de la thèse en articles.

Oui, transformés. Je mentionnais le (très) ancien régime des thèses, parce que c'était alors la publication elle-même qui était présentée en soutenance.