Les travaux de Quentin Meillassoux

Bonjour;
je voulais savoir si certains d'entre vous connaissaient ses oeuvres (L'inexistence divine et Après la finitude, surtout) et ce qu'ils en pensaient?

Un résumé de ses principaux efforts ici : http://strassdelaphilosophie.blogspot.fr/2014/01/comment-le-soleil-se-leve-t-il-dans.html

Ses cours à la Sorbonne sur les conditions de la contingence : http://photon-archive.tumblr.com/post/70074515277/quentin-meillassoux-les-conditions-de-la-contingence

L'Abou, tu connais?

Oui, je connais Meillassoux, pas très bien, mais un peu. J'ai même commencé à lire à une époque (je ne sais plus ce qui m'a interrompu) son livre sur la finitude. Un bon prof!

Faut que l'auteur du livre apprenne à écrire (et l'auteur de la critique apprenne à reformuler)    si Boileau était vivant, il aurait eu une attaque en lisant un truc comme ça :

"Le factual désigne l’être non-étant de la seule contingence factice, indépendamment de la contingence nécessaire de tout étant. Ontologie factuale, parce que la factualité désigne l’être non-étant de toute facticité ontique, la seule nécessité ontologique, celle de la contingence radicale de toute facticité."

Comme disait Deleuze, "Non, mais on mais on croit rêver" ...

J'ai pas le sentiment que différence et répétition est plus clair.
Quand à Boileau...

Le type est apparemment vu, notamment aux USA, comme un penseur révolutionnaire, qui peut en remontrer à Leibniz, Hume et Kant. Cela vous paraît-il exagéré?

i-ve-seen-it a écrit:

J'ai pas le sentiment que différence et répétition est plus clair.

En effet, un autre livre plein de buée...   

Meta a écrit:

Faut que l'auteur du livre apprenne à écrire (et l'auteur de la critique apprenne à reformuler)    si Boileau était vivant, il aurait eu une attaque en lisant un truc comme ça :

"Le factual désigne l’être non-étant de la seule contingence factice, indépendamment de la contingence nécessaire de tout étant. Ontologie factuale, parce que la factualité désigne l’être non-étant de toute facticité ontique, la seule nécessité ontologique, celle de la contingence radicale de toute facticité."

Comme disait Deleuze, "Non, mais on mais on croit rêver" ...

  D'accord avec Méta, le genre de phrase qui me donnerait presque envie de passer à la philo analytique

Il y a quelques passages qui ne s’embarrassent certes pas avec les petites sensibilités stylistiques de chacun; mais l'article n'est pas non plus entièrement rédigé de cette manière là...

i-ve-seen-it a écrit:

Il y a quelques passages qui ne s’embarrassent certes pas avec les petites sensibilités stylistiques de chacun; mais l'article n'est pas non plus entièrement rédigé de cette manière là...

Il ne s'agit pas de petites sensibilités mais d'une tendance de la philosophie contemporaine (depuis Husserl ?) à produire de phrases qui ne veulent rien dire ou qui permettent à chacun d'y lire ce qu'il a envie d'y lire. Après, ma remarque est un troll déguisé, j'en conviens, mais il repose sur une profonde fatigue de ma part à voir autant de textes fumeux qui ne parviennent pas à énoncer clairement ce qu'ils veulent dire (et par là, ne disent plus grand chose... et qui seront ne plus lus, en conséquence, par une minorité d'individus, de sorte que le texte perd tout réel impact sur le monde de la pensée).

Ton troll n'a pas besoin de se déguiser : il est constant depuis un certain temps à chacun de mes posts. Cela devient vaguement lassant car ils sont de fort mauvaise qualité.
Incriminer la philosophie de Husserl à Meillassoux : j'ai envie de dire, ma foi, si cela t'amuse. Tu risques de manquer deux ou trois choses, mais on devine assez facilement que tu t'en vanteras, donc : félicite-toi.

Ce n'est pas toi que je fustige ici ; tu écris mieux que ce que j'ai pu lire sur la page postée. Et je n'incrimine pas toute la philosophie depuis Husserl ; des gens comme Foucault écrivent clairement sans vocabulaire mysticojointé ; des gens comme Tiercelin écrivent aussi sans vocabulaire poéticofumeux malgré leur rattachement à la branche analytique. Je fais simplement part d'un épuisement, et d'un souhait.

Tu n'as visiblement pas lu le texte en entier; le "poéticofumeux" n'est pas le mot qui me vient en le lisant. Je ne vois pas non plus de "mysticojointé" (?)
Je lis le dernier Heidegger en ce moment, et là c'est flagrant, donc je veux bien. Mais dans ce texte où il est question de Hume et de Kant, non. Procès d'intention, sans doute.

Et puis bon, copier-coller un passage hors-contexte, qui semble effectivement un peu plus rude que d'habitude, on peut à peu près le faire pour tous les auteurs intéressants des deux derniers siècles...C'est de mauvais aloi.
Cela dit, que le goût du troll et les petites aigreurs passagères se manifestent sur mon passage peut aussi me mettre de belle humeur, à l'occasion.

i-ve-seen-it a écrit:

Le type est apparemment vu, notamment aux USA, comme un penseur révolutionnaire, qui peut en remontrer à Leibniz, Hume et Kant. Cela vous paraît-il exagéré?

Aux USA, ça veut probablement dire: «dans certains départements de certaines universités» (ceux qui s'adonnent aux French Studies, comme on les appelle parfois par jeu, et qui, souvent, ne sont pas des départements de philosophie mais de lettres). Ce n'est pas dépréciatif, c'est juste une observation de sociologie universitaire.

Sinon, sur le fond: exagéré, il serait assez étonnant, pour ne pas dire plus, que ce ne le soit pas. J'ai de l'estime pour Meillassoux comme professeur, je ne crois pas pour autant qu'en l'an 2600, on dira: «Leibniz, Hume, Kant, Meillassoux...».

Sinon, il est habituellement moins jargonnant que cela. Fort heureusement.

Oui, pour les USA, j'ai failli en parler. Pas sûr cependant qu'il ne soit lu que du côté où Derrida et compagnie avaient leur petit succès.
Pour ce qui est de 2600, soit - en plein hiver nucléaire- je voulais justement inviter chacun à lire ce texte extrêmement laudatif où Meillassoux est décrit comme celui qui damerait le pion à toute la philo continentale post-humienne, notamment celle nous bassinant avec la finitude (Heidegger, évidemment, mais j'imagine que c'est un enjeu de seconde zone pour beaucoup de lecteurs ici)

Une ambition un peu du même ordre mais beaucoup plus modestement et moins académiquement exposée était celle de Jean-René Vernes, défenseur d'un «principe de raison insuffisante». Meillassoux doit sûrement le citer, parce que, de fait, on peut penser qu'il lui doit quand même quelque chose d'important à l'échelle de son travail.

Ah? Je vais me renseigner; mais apparemment Meillassoux chercherait au contraire à remettre en cause tout principe de raison par ses démonstrations. En cela il rejoint mes propres centres d'intérêt (un principe d'an-archie tel qu'il peut se faire jour de Schelling à Reiner Schürmann et surtout Belhaj Kacem)

C'est précisément l'idée de Vernes, sous le nom de «principe de raison insuffisante»: un déboulonnage original du «principe de raison».

ah, mais c'est que je n'avais pas vu le préfixe!
Merci du tuyau, ça m’intéresse vivement.

Ok, une recherche rapide montre qu'il semble y faire référence; (http://books.google.fr/books?id=54qEWE-FGDoC&pg=PA47&lpg=PA47&dq=Vernes+Meillassoux&source=bl&ots=ENxQfSP-FZ&sig=fOMkCb_asin8MoSnev-eu4xldUo&hl=fr&sa=X&ei=c9XfUu_1F-ib1AXSt4CABg&ved=0CC8Q6AEwAA#v=onepage&q=Vernes%20Meillassoux&f=false)
Je vais fissa emprunter ça à la B.U tout à l'heure.

Ah voilà, je savais que Vernes était champion de bridge, j'avais oublié qu'il était l'inventeur ou le co-inventeur du jeu Risk.

Pour les curieux: pas un gramme de jargon dans ses livres!

Mais c'est de plus en plus intéressant! Je travaille précisément sur le jeu de Schiller à Bataille!

Après, comme je l'ai dit à l'auteur du texte en gros, un tel principe de raison insuffisante existe déjà chez le Schelling de 1809-1821, notamment dans Les âges du monde