sujets des leçons sur la métaphysique en 2007

Est-ce que certain-e-s ont réussi à accéder au rapport de jury 2007 où on peut trouver les sujets tombés sur la métaphysique ? Apparement les liens internet sur le site de l'éducation national pour les rapports au delà de 2009 ne fonctionnnent pas.

tu peux les trouver ici :

http://www.philopsis.fr/spip.php?article82

pages 63 à 65

Merci pour le lien mais justement, comme le dit Céline, les liens sur ce site (comme ceux sur le site de l’Éducation Nationale) ne fonctionnent plus et renvoient à une page vide. Seules les pages récentes se rechargent. Si vous avez les sujets, pourriez vous les postez directement sur le forum ou alors envoyer par mail le rapport de jury ? Car il est désormais inaccessible sur internet puisque chaque fois, il s’agit de liens cassés.

Il faut souvent essayer plusieurs fois pour que le pdf s'ouvre mais les liens marchent encore ce matin. Voici néanmoins les sujets :

Sujets proposés (les sujets apparaissant en gras sont ceux que les candidats ont choisis) :
1. Le grand livre de la nature. / Le néant.
2. Le non-être. / Les sciences ont-elles besoin d’une fondation ?
3. La lumière naturelle. / Nécessaire / contingent.
4. Qu’est-ce qui est réel ? / La disposition.
5. Mon existence est-elle contingente ? / L’élément.
6. Le destin. / L’univocité de l’étant.
7. L’accident. / N’y a-t-il d’origine que mythique ?
8. La différence de l’être et de l’étant. / Les nombres gouvernent-ils le monde ?
9. La croyance en Dieu est-elle irrationnelle ? / Le lieu.
10. Les contradictions sont-elles un échec de la raison ? / La substance.
11. Le corps et l’esprit / L’existence se prouve-t-elle ?
12. La personne. / Qu’est-ce qu’une catégorie ?
13. Qui pense ? / La modalité.
14. N’y a-t-il de connaissance que par les causes ? / Pâtir.
15. L’immortalité de l’âme. / Catégories de l’être, catégories de langue.
16. Le monde aurait-il un sens si l’homme n’existait pas ? / La puissance.
17. Le sujet. / Le hasard gouverne-t-il le monde ?
18. La matière. / La contingence du futur.
19. Concept et existence. / Les atomes.
20. Le temps est-il une réalité ? / Les genres de l’être.
21. Le solipsisme / L’être est-il un genre ?
22. Le moi. / Complet / incomplet
23. Qu’est-ce qu’un principe ? Exister.
24. Pourquoi Dieu se soucierait-il des affaires humaines ? / Le substrat.
25. Chaos et cosmos. / La relation.
26. L’un, le vrai, le bien. / Peut-on prouver l’existence du monde ?
27. Que prouvent les preuves de l’existence de Dieu ? / Le devenir.
28. Qu’est-ce que le temps ? / Le parfait.
29. Le réel excède-t-il l’intelligible ? / Antérieur / postérieur.
30. Existence et contingence. / La contemplation.
31. Dieu peut-il tout faire ? / Le genre et l’espèce.
32. L’ordre est-il dans les choses ? / La subsistance.
33. La position. / Y a-t-il des fins dernières ?
34. L’être et l’apparence. / Penser est-ce calculer ?
35. Le jeu du monde. / La puissance.
36. Quantité et qualité. / Dieu pense-t-il ?
37. L’événement. / Essence et existence.
38. L’origine du mal / Dire ce qui est.
39. Percevons-nous le monde extérieur ? / La différence.
40. Le mal constitue-t-il une objection à l’existence de Dieu ? / La puissance et l’acte.
41. Le singulier. / Les ressources de l’analogie.
42. Empirique et transcendantal. / Le Dieu des philosophes.
43. L’individu. / Les vérités éternelles.
44. N’existe-il que des individus ? / Le règne des fins.
45. Peut-on se passer de l’idée de Dieu ? / La forme.
46. Mouvement et changement. / Les noms divins
47. Les limites de la raison. / Simple / composé.
48. Dieu est-il un concept ? / La variété.
49. L’altérité. / Dieu, l’âme, le monde.
50. Les lois de la nature sont-elles contingentes ? / Indépendant / dépendant.
51. Les phénomènes. / Les différentes preuves de l’existence de Dieu prouvent-elles le même
Dieu ?
52. Y a-t-il de l’inconnaissable ? / Essence et existence.
53. Le possible. / Le don.
54. La finitude. / Les lois de la nature.
55. Suffit-il à Dieu d’être possible pour exister ? / Ordre et désordre.
56. La cohérence des attributs divins. / La matière première.
57. La présence. / Y a-t-il un sens à dire que Dieu comprend, veut, fait ?
58. Nécessaire / contingent. / L’être est-il un genre ?
59. L’homme fait-il partie de la nature ? / Le sens de l’être.
60. Les substances. / Penser et être.
61. Le devenir. / L’absence.
62. La hiérarchie des êtres. / La modalité.
63. La différence. / Les vérités éternelles.
64. Y a-t-il des fins dernières ? / La puissance et le possible.
65. Comment penser les universaux ? / Le possible et le contingent.
66. Le parfait. / Antérieur / postérieur.
67. Contingence et rationalité. / La finalité.
68. L’enchevêtrement des causes. / L’étant est-il le premier pensable ?
69. La contingence du futur. / L’existence se prouve-t-elle ?
70. Le lieu. / Le monde est-il notre représentation ?
71. Ordre et désordre / Exister.
72. Le substrat. / Dieu pense-t-il ?
73. La totalité. / Agir.
74. Le devenir est-il pensable ? / La plus grande perfection.
75. Peut-on prouver l’existence du monde ? / Les genres de l’être.
76. Catégories de l’être, catégories de langue. / La chair et l’esprit.
77. La puissance et l’acte. / L’élément.
78. La contemplation. / Complet / incomplet.
79. Le néant. / Les lois de la nature.
80. Pâtir. / L’univocité de l’étant.
81. La relation. / La cause motrice.
82. La disposition. Le possible et le réel.
83. Le genre et l’espèce. / L’immanence.
84. Dire ce qui est. / Les affections.
85. Le principe de causalité. / L’un.
86. Le Dieu des philosophes. / La nature.
87. La cause finale. / La chose et l’objet.
88. Les sciences ont-elles besoin d’une fondation ? / La privation.
89. Principe et cause. / Les transcendantaux.
90. Système et liberté. / Les atomes.
91. Âme, conscience, esprit. / La subsistance.
92. Permanent / successif. / La limitation des créatures.
93. La puissance. / Les nombres gouvernent-ils le monde ?
94. Indépendant / dépendant. / Y a-t-il de l’incompréhensible ?
95. Les causes. / Altérité, diversité, pluralité.
96. Peut-on douter de la raison ? / La multiplicité des acceptions de l’étant.
97. Le monde et la nature. / La cause de soi.
98. L’éternité. / Matériel / immatériel.
99. Le corps et l’âme. / Absolu / relatif.
100. Dieu est-il l’être ? / La déficience.
101. La cause efficiente. / L’un et le tout.
102. Être par soi / être par autre chose. / Les lois de la nature.
103. Finalité et causalité. / La manifestation.
104. Dieu et l’âme. / Le présent.
105. La chose. / L’omniscience.
106. Incréé / créé. / Le principe d’identité.
107. Du penser à l’être, la conséquence est-elle bonne ? / La cause formelle.
108. Toute chose a-t-elle une fin ? / Unité et unicité.
109. Les ressources de l’analogie. / Le quelque chose.
110. L’absolu. / Participation et imitation.
111. L’idéal et le réel. Cause et loi.
112. La multiplicité des acceptions de l’étant. / La cause de soi.
113. Le monde se suffit-il à lui-même ? / L’être et l’esprit.

Un grand merci pour avoir tout partagé !

Néanmoins, y a rien à faire, ce thème ne m'inspire vraiment pas. Les sujets du genre "le lieu", ou pire "la modalité" me font vraiment peur, je crois que j'ai du pain sur la planche !

Merci beaucoup !
C'est sur que l'ampleur des questions couvertes est vertigineuse, mais c'est le principe du domaine à l'oral...

https://dl.dropbox.com/u/4884269/rapport2007_metaph.pdf voici les pages du rapport sur cette épreuve. Je vais les laisser sur le serveur jusqu'en juin, ça ne prend quasiment pas de place.

Ajouterai-je que ces pages-là (mais c'est aussi le genre de leur rédacteur, hélas) justifient à mes yeux en grande partie, contrairement à bien d'autres, les propos révoltés de certains sur le ton des rapports de jury?... Mais il faut tâcher d'en faire abstraction, il y a quand même des conseils importants à retenir.

Si on s'amuse à trier un peu la liste des sujets de 2007 en cassant les couples artificiellement créés par le choix laissé au candidat et en tenant compte de la remarque de Carraud sur l'importance d'identifier clairement le domaine métaphysique concerné au premier chef, on obtient des séries d'énoncés dont la variation est surement instructive, surtout pour éviter les contresens (extension, déplacement, réduction, etc.).

Je me suis livrée au jeu et je propose cette liste hâtive et très contestable, où je précise la fréquence des sujets proposés à plusieurs candidats :

METAPHYSIQUE GENERALE (j'y ai aussi mis l'organon) :

Le néant. (x2)
Le non-être.
L’absence.
La privation.

La différence de l’être et de l’étant.
L’univocité de l’étant. (x2)
La multiplicité des acceptions de l’étant. (x2)
Les genres de l’être. (x2)
L’être est-il un genre ? (x2)
Le sens de l’être.
Penser et être.
L’étant est-il le premier pensable ?

La modalité. (x2)
Le possible.
Nécessaire / contingent. (x2)
La puissance et le possible.
Le possible et le contingent.
La contingence du futur. (x2)
Contingence et rationalité.
Le possible et le réel.
Existence et contingence.
Mon existence est-elle contingente ?
N’y a-t-il de connaissance que par les causes ?

Exister.
L’existence se prouve-t-elle ? (x2)
Essence et existence. (x2)
Concept et existence.

Qu’est-ce qui est réel ?
Le réel excède-t-il l’intelligible ?

Qu’est-ce qu’un principe ?
Principe et cause.
Le principe de causalité.
L’enchevêtrement des causes.
La cause formelle.
La cause finale.
La cause efficiente.
La cause motrice.
Cause et loi.
La cause de soi. (x2)
Les causes.
Finalité et causalité.
La finalité.
Toute chose a-t-elle une fin ?

L’un.
L’un et le tout.
La totalité.
Unité et unicité.

Absolu / relatif.
L’absolu.
Indépendant / dépendant. (x2)
Être par soi / être par autre chose.
Altérité, diversité, pluralité.

Simple / composé.
Complet / incomplet. (x2)
Le parfait. (x2)
La plus grande perfection.
La puissance. (x3)
La puissance et l’acte. (x2)
La déficience.

Le principe d’identité.
Le quelque chose.
La chose.
La chose et l’objet.

L’élément. (x2)
Les atomes. (x2)

N’existe-il que des individus ?
L’individu.
Le singulier.
Le genre et l’espèce. (x2)

La forme.
La matière première.
La matière.
Matériel / immatériel.

L’accident.
Les substances.
La substance.
La subsistance. (x2)
Le substrat. (x2)

Participation et imitation.
La différence. (x2)
L’altérité.
Les affections.
Pâtir. (x2)
Agir.

Catégories de l’être, catégories de langue. (x2)
Dire ce qui est. (x2)
Qu’est-ce qu’une catégorie ?
La relation. (x2)
La disposition. (x2)
La position.
Le lieu. (x2)
Antérieur / postérieur. (x2)
Quantité et qualité.

Le devenir. (x2)
Le devenir est-il pensable ?
Qu’est-ce que le temps ?
Le temps est-il une réalité ?
L’éternité.
Les vérités éternelles. (x2)
Le présent.
Permanent / successif.
Mouvement et changement.
L’événement.

METAPHYSIQUE SPECIALE :
Dieu, l’âme, le monde.

MET. SPEC. / THEOLOGIE :
Le Dieu des philosophes. (x2)
La croyance en Dieu est-elle irrationnelle ?
Que prouvent les preuves de l’existence de Dieu ?
Les différentes preuves de l’existence de Dieu prouvent-elles le même Dieu ?
Suffit-il à Dieu d’être possible pour exister ?
Dieu est-il un concept ?
Peut-on se passer de l’idée de Dieu ?
Pourquoi Dieu se soucierait-il des affaires humaines ?
Le mal constitue-t-il une objection à l’existence de Dieu ?
Les noms divins.
La cohérence des attributs divins.
Y a-t-il un sens à dire que Dieu comprend, veut, fait ?
Dieu peut-il tout faire ?
Dieu pense-t-il ? (x2)
Dieu est-il l’être ?

MET. SPEC. / COSMOLOGIE :
L’ordre est-il dans les choses ?
Ordre et désordre. (x2)
Chaos et cosmos.
Le jeu du monde.
Le hasard gouverne-t-il le monde ?
Les nombres gouvernent-ils le monde ? (x2)
Peut-on prouver l’existence du monde ? (x2)
Le monde et la nature.
La nature.
Les lois de la nature. (x3)
Les lois de la nature sont-elles contingentes ?
Le grand livre de la nature.
Le monde se suffit-il à lui-même ?
Le monde est-il notre représentation ?
Le monde aurait-il un sens si l’homme n’existait pas ?
Percevons-nous le monde extérieur ?
L’homme fait-il partie de la nature ?
La hiérarchie des êtres.
Incréé / créé.
La limitation des créatures.

MET. SPEC. / PSYCHOLOGIE :
Dieu et l’âme.
Le corps et l’âme.
Âme, conscience, esprit.
L’immortalité de l’âme.
La chair et l’esprit.
L’être et l’esprit.
Le corps et l’esprit.
La personne.
Le sujet.
Qui pense ?
Le solipsisme.
Le moi.

APPROCHE PHENOMENOLOGIQUE :
Les phénomènes.
L’être et l’apparence.
La présence.
La manifestation.

APPROCHE CRITIQUE :
Empirique et transcendantal.
Les limites de la raison.
Peut-on douter de la raison ?
Les contradictions sont-elles un échec de la raison ?
Du penser à l’être, la conséquence est-elle bonne ?
L’omniscience.
Y a-t-il de l’incompréhensible ?
Y a-t-il de l’inconnaissable ?
Les sciences ont-elles besoin d’une fondation ? (x2)
L’idéal et le réel.
Les ressources de l’analogie. (x2)
Penser est-ce calculer ?
La lumière naturelle.
Les transcendantaux.
Comment penser les universaux ?

— Restent des sujets que j'ai renoncé à classer :
Le règne des fins.
Y a-t-il des fins dernières ? (x2)
Le destin.
N’y a-t-il d’origine que mythique ?
L’origine du mal.
La contemplation. (x2)
La finitude.
L’un, le vrai, le bien.
Le don.
Système et liberté.
L’immanence.

Dites-moi où je me plante complètement dans le regroupement, ça m'intéresse !

Ça c'est un exercice intéressant. Alors j'ai tout de suite des remarques.

1. Les couples ne sont pas artificiels (je ne sais pas si j'interprète correctement ton propos): sauf exception, chaque couple est constitué d'un sujet de métaphysique et d'un sujet sur la métaphysique. Ça a une très grande importance et doit orienter décisivement la préparation de l'épreuve, pour quantité de raisons.
   
2. Tes 3 dernières catégories (phéno/«critique»/non classé) ne me plaisent pas trop. Enfin ça dépend de ce qu'on entend au juste par «phénoménologie». Mais par exemple «les transcendantaux» (c'est en partie le même sujet que «l'un, le vrai, le bien» que tu as mis dans N.C.) est un sujet de métaphysique tout ce qu'il y a de plus traditionnel: pourquoi mettre celui-là dans «approche critique» plutôt qu'à côté de «la substance»?
   

abou a écrit:

Les couples ne sont pas artificiels (je ne sais pas si j'interprète correctement ton propos): sauf exception, chaque couple est constitué d'un sujet de métaphysique et d'un sujet sur la métaphysique. Ça a une très grande importance et doit orienter décisivement la préparation de l'épreuve, pour quantité de raisons.

Merci ! Si je comprends bien, ce que j'ai classé sous la rubrique "critique", ce sont des exemples parmi d'autres de sujets sur la métaphysique. En effet, dans ce cas, ça résout le problème que pose cette rubrique dans mon classement. Il faudrait commencer par repérer tout ce qui tombe dans cette catégorie. Et c'est pas toujours évident !

Oui, il y a des sujets qu'on hésite à classer dans «sur la» (= méta-métaphysique...).

Je pense qu'un classement devrait d'abord avoir 2 grandes catégories: [1] métaphysique [2] méta-métaphysique, et à l'intérieur de celles-ci, il y a des manières efficaces de classer.

Par exemple, dans [1], tu peux mettre une sous-catégorie «modalités». Tes catégories «métaphysique spéciale» fonctionnent très bien pour bon nombre de sujets (mais «Dieu, l'âme, le monde» est plutôt métaméta).

Pour classer à l'intérieur de [2], je crois qu'il faut chercher le genre d'aspect de la «pensée métaphysique» (si ça existe) qui est en premier lieu visé. Par exemple l'ambition fondationnaliste; c'est une matrice de plusieurs sujets.

Enfin, lorsqu'une référence centrale est visée de manière transparente par le sujet (oui, ça arrive...) un tableau de préparation efficace devrait y renvoyer (exemple typique: «Suffit-il à Dieu d'être possible pour exister?» → Leibniz).

Il y a dans cette liste des sujets que je m'étonne de retrouver sous le thème "métaphysique", au sens où s'ils tombaient en épreuve de philo hors programme, on serait plutôt appelé à les problématiser depuis un autre site que la métaphysique. Par exemple, le don, l'événement, la personne. Dans ces trois cas, certes on pourrait problématiser en mettant en avant les enjeux métaphysiques, mais il semble un peu artificiel de le faire, puisque leurs "sites naturels", points de départ pour une réflexion qui hiérarchise les enjeux, semblent plutôt être respectivement les sciences sociales, l'histoire et la philosophie politique. Notez qu'on pourrait aussi pour ces sujets faire toute une leçon sans en passer par la métaphysique.
Êtes-vous d'accord avec cette remarque ? Comment vous y prendriez-vous ?

D'accord surtout pour le don. Les deux autres me semblent moins immédiatement étrangers au domaine.

«L'événement», ça pose directement des problèmes d'ontologie (sommes-nous obligés de poser des «choses» comme constituants ultimes de l'univers? Le monde = tout ce qui est, ou tout ce qui est le cas/a lieu?)

La personne, dans une certaine mesure, aussi: ça peut être traité en partie comme «le sujet». Ce n'est pas un concept empirique, donc ça pose assez directement des questions «métaphysiques».

Plus j'y pense, et plus je me dis qu'il faudrait commencer par chercher des références possibles sur chaque sujet, puis tenter de les problématiser. Infiniment plus rentable qu'un cours général, à mon avis.

( c'est aussi en voyant ces sujets que je suis bien content de maîtriser Spinoza et Bergson ).

D'accord avec toi sur l'idée. La tâche numéro un de la préparation au concours est de problématiser des sujets; si ça n'occupe pas entre un et deux tiers du temps de préparation, c'est que quelque chose est mal organisé.

En revanche, si tu regardes les sujets ci-dessus, tu te diras sûrement qu'un cours sur Aristote devrait être utile :)

Certes, mais mon affection de Spinoza ne veut pas dire que j'ignore tout d'Aristote !

Je vais donc travailler l'oral de cette manière ( après avoir bien revu mes bases en métaphysique ). J'apprécie le côté "problématisation" dans la préparation des épreuves. Je pense même qu'il s'agit de mon point fort.
En revanche, cela ne suffit jamais lors des explications de texte. Je saisis très vite le problème sous-jacent, la thèse, les enjeux, et pourtant je me noie parfois dans le texte au moment où je l'analyse. En bref, j'en perds le fil, et ce pour une raison évidente : je stresse, je sur-interprète, comme si "je craignais" d'en rester à quelque chose de très simple.
Je ne sais pas si vous avez rencontré un jour ce type de problème...Je l'ai pratiquement évacué, mais il a tendance parfois à ressurgir violemment, surtout quand je ne me suis pas penché depuis longtemps sur l'exercice ( d'où l'intêret des entrainements )
Des conseils de "méthode" ( voire de "mise en condition" ) pour rester au plus près de l'armature du texte sans jamais se disperser ?

Difficile à dire, personnellement en m'en tenant à la même méthode j'obtiens des résultats inégaux (15 au CAPES sur un texte de Sénèque que je ne connaissais pas franchement, et 8 à l'agreg sur le texte de Plotin que je connaissais un peu mieux).

L'idée c'est vraiment de restituer, à partir de ce que tu indiques (problème, enjeux, thèse) la manière dont ces éléments donnent lieu et rendent nécessaire une argumentation. Une analyse de texte c'est un peu une logodicée : comme si tu devais toujours dire pourquoi il est dit A puis B, à partir de quels présupposés, à quelle fin, et de quelle manière (style, connecteurs...) l'auteur le fait. Ou encore un peu comme une démarche transcendantale : remonter aux conditions de possibilité de ce qui est dit.

Tout ça tu le sais sans doute, après pour éviter la surinterprétation (aussi mon problème), je ne sais pas s'il y a une recette miracle : c'est un peu ta propre sensibilité qui doit t'indiquer le coeur du problème, sensibilité éduquée par tes lectures, tes connaissances sur l'auteur et le contexte théorique (on retombe sur les "enjeux"). Ceci doit t'éviter de te noyer dans les détails.

Galaad18 a écrit:

mon affection pour Spinoza ne veut pas dire que j'ignore tout d'Aristote !

Je ne sous-entendais rien de tel!

Galaad18 a écrit:

Des conseils de "méthode" (voire de "mise en condition") pour rester au plus près de l'armature du texte sans jamais se disperser?

C'est en forgeant qu'on devient forgeron... en faire plein.

Galaad18 a écrit:

En revanche, cela ne suffit jamais lors des explications de texte. Je saisis très vite le problème sous-jacent, la thèse, les enjeux, et pourtant je me noie parfois dans le texte au moment où je l'analyse. En bref, j'en perds le fil, et ce pour une raison évidente : je stresse, je sur-interprète, comme si "je craignais" d'en rester à quelque chose de très simple.
Je ne sais pas si vous avez rencontré un jour ce type de problème...Je l'ai pratiquement évacué, mais il a tendance parfois à ressurgir violemment, surtout quand je ne me suis pas penché depuis longtemps sur l'exercice ( d'où l'intêret des entrainements )
Des conseils de "méthode" ( voire de "mise en condition" ) pour rester au plus près de l'armature du texte sans jamais se disperser ?

Cela serait peut-être intéressant que tu donnes un exemple de ce que tu appelles sur-interprétation. Mais puisque tu le demandes, je me permets deux conseils :
1) toujours dégager précisément la structure logique du texte, même lorsque cela paraît évident.
2) lorsque tu te lances dans le commentaire, je veux dire lorsque tu quittes la lettre du texte pour en étudier ses implications possibles, le signaler explicitement. Par exemple avec des phrases du style : "bien que l'auteur n'exploite pas cette piste, on pourrait s'interroger sur etc. " Je pense que psychologiquement, rien que le fait de dire à haute voix (puisque c'est un oral) qu'on fait une digression constitue un garde-fou contre la tentation de trop s'éloigner du texte initial.

Pour donner un exemple d'un texte difficile sans squatter pour autant ce thread (encore que le texte n'y soit pas si déplacé que ça):

https://agregphilo.1fr1.net/t1490-l-explication-de-texte

Je reprends le thème du fil initial.

En plus des recherches afférentes aux concepts de la liste que je maîtrise le moins, il me semble qu'une partie importante du travail pour l'oral de métaphysique consiste à être très familiers avec quelques ouvrages de la discipline ( histoire d'aborder les sujets dans toute leur profondeur ).

Avez vous des références directement exploitables dans les quelques moins à venir ?
Je connais plutôt bien l'Ethique par exemple. J'ai relu également les Essais de Théodicée de Leibniz, une véritable mine.

Quelques gros jalons : la Critique de la raison pure, Être et temps (1ère section surtout) et Les concepts fondamentaux, l'introduction à La pensée et le mouvant.

De l'épistémologie de la métaphysique, en quelque sorte...

C'est pas folichon mais Saint Thomas. Il traite de la majorité des sujets dans la Sommeet grâce aux index numériques, tu dois pouvoir faire rapidement des fiches. C'est l'assurance d'avoir une base définitionnelle solide (et, me semble-t-il, plus simple à apprendre qu'Aristote qui sera le gros marronnier sur lequel tout le monde va passer)
L'Ethique de Spinoza (s'il est déjà connu) est un très bon choix oui.
De même pour les passages clés de la Critique de Kant vis à vis de la métaphysique (pour faire vite, analytique des concepts et dialectique transcendantale, là encore en étant très précis).

Avec ça, il y a de quoi traiter sérieusement tous les sujets de métaphysique (pour reprendre la distinction d'Abou que j'approuve tout à fait). J'aurai bien une référence supplémentaire à donner sur la question mais elle me semble trop technique et chronophage si on n'est pas déjà familiarisé avec la chose (dans une perspective de clarté à l'oral) : ce serait de prendre un manuel d'intro anglais à la "metaphysics", que ça soit celui de Loux, d'Inwagen, de Taylor ou Lowe (tapez "metaphysics" dans le sudoc de votre fac pour voir ceux dispo) car ils sont souvent découpés en fonction des problèmes de métaphysique avec un point de vue qui résume les grandes positions, et qui développe les problèmes contemporains.

A partir de là, il reste à se faire un petit répertoire pour les sujets sur la métaphysique qu'il est plus facile de faire en utilisant un bouquin comme celui de Gilson ou tous les articles généralistes sur le sujet.

Rogger a écrit:

C'est pas folichon mais Saint Thomas. Il traite de la majorité des sujets dans la Sommeet grâce aux index numériques, tu dois pouvoir faire rapidement des fiches. C'est l'assurance d'avoir une base définitionnelle solide.
De même pour les passages clés de la Critique de Kant vis à vis de la métaphysique (pour faire vite, analytique des concepts et dialectique transcendantale, là encore en étant très précis).

St Thomas oui ! Je remarquais que ça revenait régulièrement dans les rapports... et puis c'est toujours bien de connaître ce que tout le monde dédaigne.

Pour en rajouter sur Kant, aller lire de près le Canon de la raison pure, dont les thèses semblent moins capitales mais qui reviennent beaucoup, en réalité (et là encore, c'est bien d'aller vers ce qui semble moins évident et que moins de candidats connaîtront).

J'ajouterais volontiers Hume au nombre des références centrales. Mais je sais qu'il y a des collègues qui ne seraient pas de mon avis. Je trouve Hume très maniable personnellement. La première partie du TNH mettons.