Sujets Agrégation interne

Oh! Confusion de ma part! je me suis trompée dans la lecture des notes c'est 10/20 à l'explication de texte et 08/20 à la dissertation. Finalement je ne me suis pas mal débrouillée pour l'explication de texte malgré mes incertitudes.
J'y suis allée l'année dernière avec une pause de 15 ans de philosophie juste pour voir et cette année avec mon changement de poste ( j'enseigne la philosophie depuis le mois de septembre!) je n'ai pas vraiment eu le temps de m'appesantir sur le programme de l'agrégation; Donc comme toi , déçue de ne pas aller à l'oral, mais satisfaite d'avoir si bien progressé. j'espère que ce sera positif l'année prochaine même si ce n'est pas sûr. 'Comme le font remarquer plus d'un)

L'année prochaine, le programme c'est :
- Explication de texte : Le temps
- Dissertation : La liberté
Plutôt motivant, même si je trouve que ce sont là des thèmes plutôt légers et superficiels .

fabopoulos a écrit:

L'année prochaine, le programme c'est :
- Explication de texte : Le temps
- Dissertation : La liberté
Plutôt motivant, même si je trouve que ce sont là des thèmes plutôt légers et superficiels .

La liberté ? Léger... !? Et superficiel !??

Tout à fait. N'oublie pas le temps, une notion aisée à circonscrire et à conceptualiser .

fabopoulos a écrit:

Tout à fait. N'oublie pas le temps, une notion aisée à circonscrire et à conceptualiser .

Ah, ok. J'avais pas vu le second degré. ^^

Pas faute d'avoir mis un smiley !

Aucune notion n'est facile à traiter en philosophie, on est d'accord. Mais, on peut avoir des repères assez solides sur la justice et l'expérience. Et ce sont des notions que l'on peut écarter des considérations purement métaphysiques. Là, par contre, je sais par avance qu'au moment de composer, dans 10 mois, je serai aussi démuni, je pense, que je le suis aujourd'hui. A moins de ne considérer la liberté que d'un point de vue extrinsèque et de considérer le temps comme un axe simple passé-présent-futur. Mais je me doute qu'on attendra un peu plus des candidats !

fabopoulos a écrit:

L'année prochaine, le programme c'est :
- Explication de texte : Le temps
- Dissertation : La liberté
Plutôt motivant, même si je trouve que ce sont là des thèmes plutôt légers et superficiels .

Pour peu qu'on ait un texte de Heidegger d'Etre et Temps à expliquer! Ce n'est pas gagné! Bon je vais aborder La liberté ( avec mes élèves) chez Rousseau entre autre en vue de préparer la dissertation...
Mais c'est tout un programme ...Dommage j'avais bien accroché avec l'expérience et la justice.

fabopoulos a écrit:

Pas faute d'avoir mis un smiley !

Aucune notion n'est facile à traiter en philosophie, on est d'accord. Mais, on peut avoir des repères assez solides sur la justice et l'expérience. Et ce sont des notions que l'on peut écarter des considérations purement métaphysiques. Là, par contre, je sais par avance qu'au moment de composer, dans 10 mois, je serai aussi démuni, je pense, que je le suis aujourd'hui. A moins de ne considérer la liberté que d'un point de vue extrinsèque et de considérer le temps comme un axe simple passé-présent-futur. Mais je me doute qu'on attendra un peu plus des candidats !

C'est marrant. Moi, la justice, je n'y entends rien. Les problématiques me sont toujours étrangères. J'ai justement toujours l'impression que cela renvoie à des enjeux métaphysiques étranges, sauf à penser la justice dans le cadre du droit institué. Alors que celles sur la liberté et le déterminisme me paraissent toujours assez limpides, sans doute parce que je n'y associe pas de tensions métaphysiques. Bon, pour le temps, c'est autre chose, surtout quand on touche au temps psychologique (d'ailleurs, à quel autre temps toucherait-on, à moins de faire de l'astrophysique ?).

Candide a écrit:

fabopoulos a écrit:

L'année prochaine, le programme c'est :
- Explication de texte : Le temps
- Dissertation : La liberté
Plutôt motivant, même si je trouve que ce sont là des thèmes plutôt légers et superficiels .

Pour peu qu'on ait un texte de Heidegger d'Etre et Temps à expliquer! Ce n'est pas gagné! Bon je vais aborder La liberté ( avec mes élèves) chez Rousseau entre autre en vue de préparer la dissertation...
Mais c'est tout un programme ...Dommage j'avais bien accroché avec l'expérience et la justice.

Heureusement, on a le choix entre 2 textes, et ça m'étonnerait qu'ils en mettent un de Heidegger et l'autre de Husserl. Pour la liberté, le meilleur texte que j'utilise avec mes élèves est de Rousseau justement, ce passage du Discours sur les inégalités où il passe du sentiment de liberté intérieur à la perfectibilité.

En tout cas, je me sens bien organiser mon cours avec mes TL autour de la thématique "L'existence et le temps", l'année prochaine.

Meta a écrit:

C'est marrant. Moi, la justice, je n'y entends rien. Les problématiques me sont toujours étrangères. J'ai justement toujours l'impression que cela renvoie à des enjeux métaphysiques étranges, sauf à penser la justice dans le cadre du droit institué. Alors que celles sur la liberté et le déterminisme me paraissent toujours assez limpides, sans doute parce que je n'y associe pas de tensions métaphysiques. Bon, pour le temps, c'est autre chose, surtout quand on touche au temps psychologique (d'ailleurs, à quel autre temps toucherait-on, à moins de faire de l'astrophysique ?).

Comme quoi... Sur l'opposition liberté / déterminisme, j'en fais un cours cette année, mais j'avoue ne pas réussir à régler correctement le pb que je pose avec les élèves (à part de manière un peu lâche : il faut tenir compte, dans notre pratique, de l'absence de réponses certaines à la question de la réalité de la liberté). Pour la justice, ça m'apparait clair si on part de la définition classique, suivant laquelle il s'agit de donner à chacun son dû. S'en suit un principe formel de proportionnalité, qui au départ est un peu creux mais permet de poser tous les débats sur ce sujet. Au moins j'ai un objet clairement déterminé. Pour la liberté, aussi j'ai le concept, remarque, mais sans parvenir à déterminer s'il peut avoir un sens concret.

fabopoulos a écrit:

Comme quoi... Sur l'opposition liberté / déterminisme, j'en fais un cours cette année, mais j'avoue ne pas réussir à régler correctement le pb que je pose avec les élèves (à part de manière un peu lâche : il faut tenir compte, dans notre pratique, de l'absence de réponses certaines à la question de la réalité de la liberté).

Oui, faire du Arendt ou du Kant, à ce sujet, en effet. Lâche... faut voir. Si tu fais du Sartre (il y a liberté, cela se ressent), tu ne l'es plus. Si tu fais du D'Hollbach (il n'y a pas de liberté, cela se démontre), tu ne l'es plus non plus. On a le droit de construire un cours avec des affirmations fortes et des positions claires, en même temps.

Meta a écrit:

fabopoulos a écrit:

Comme quoi... Sur l'opposition liberté / déterminisme, j'en fais un cours cette année, mais j'avoue ne pas réussir à régler correctement le pb que je pose avec les élèves (à part de manière un peu lâche : il faut tenir compte, dans notre pratique, de l'absence de réponses certaines à la question de la réalité de la liberté).

Oui, faire du Arendt ou du Kant, à ce sujet, en effet. Lâche... faut voir. Si tu fais du Sartre (il y a liberté, cela se ressent), tu ne l'es plus. Si tu fais du D'Hollbach (il n'y a pas de liberté, cela se démontre), tu ne l'es plus non plus. On a le droit de construire un cours avec des affirmations fortes et des positions claires, en même temps.

C'est exactement du pb d'Arendt que je pars dès l'intro, et Kant pourrait bien arriver à la fin sur son fidèle destrier. Cela correspond bien à ma position philosophique habituelle. Mais il y a un je-ne-sais-quoi qui ne me satisfait pas dans cette solution. Le mot "lâche" est effectivement un peu fort, certes, mais il me semble qu'on abandonne le pb théorique de l'existence de la liberté, au lieu de le poursuivre. Heureusement, il me reste un peu de temps avant d'en arriver à la dernière partie, je vais bien finir par trouver quelque chose qui me satisfasse vraiment... pour peu que ce soit possible !

[quote="Meta"]

fabopoulos a écrit:

C'est marrant. Moi, la justice, je n'y entends rien. Les problématiques me sont toujours étrangères.

Une question que je me pose, tu sauras peut-être y répondre: quelle relation y a-t-il entre l’acception, disons, classique de la justice (à laquelle je n’entrave pas grand-chose: je sais que Platon en parle et que c’est le cœur de l’Antigone de Sophocle) et ses acceptions contemporaines, autour de Rawls en particulier? Si on part dans ce sens, il y a beaucoup à dire (bon, je suis biaisé vu que je fais mon mémoire là-dessus), et ça va bien au-delà du droit (institué ou non).

[quote="Pierre C."]

Meta a écrit:

fabopoulos a écrit:

C'est marrant. Moi, la justice, je n'y entends rien. Les problématiques me sont toujours étrangères.

Une question que je me pose, tu sauras peut-être y répondre: quelle relation y a-t-il entre l’acception, disons, classique de la justice (à laquelle je n’entrave pas grand-chose: je sais que Platon en parle et que c’est le cœur de l’Antigone de Sophocle) et ses acceptions contemporaines, autour de Rawls en particulier? Si on part dans ce sens, il y a beaucoup à dire (bon, je suis biaisé vu que je fais mon mémoire là-dessus), et ça va bien au-delà du droit (institué ou non).

La justice est le thème de la "République", et elle consiste dans un équilibre entre les corps de la cité et l'exercice de leur droit et devoir, comme elle consiste dans l'équilibre entre les parties de l'âme. Chez Rawls, la question posée est celle de l'équilibre, aussi, finalement, dans la répartition et la (re)distribution. Donc il y a continuité, sauf que le plan d'étude de Rawls a une dimension économique que le texte de Platon n'a pas.

Peut-être un texte utile, de ce point de vue, serait d'Aristote : "l'éthique de Nicomaque". La problématique concernant la justice dans la cité semble avoir une acception très contemporaine dans la manière dont le problème est posé.

Je ne connais Rawls que très mal, mais il me semble effectivement que son ouvrage reprend l'opposition aristotélicienne entre justice commutative et justice distributive, sous la forme de l'opposition entre égalité et équité. Mais n'hésitez pas à me corriger, ce que je dis peut être une grosse ânerie.

Merci Meta !

fabopoulos a écrit:

Je ne connais Rawls que très mal, mais il me semble effectivement que son ouvrage reprend l'opposition aristotélicienne entre justice commutative et justice distributive, sous la forme de l'opposition entre égalité et équité. Mais n'hésitez pas à me corriger, ce que je dis peut être une grosse ânerie.

En fait (et très vite dit), Rawls tire plus du côté des néo-kantiens (il est lui-même néo-kantien) que d’Aristote. Il s’appuie sur une conception kantienne de la personnalité, détaillée dans ses articles post-Théorie de la justice comme «Le constructivisme kantien dans la théorie morale», et adopte une approche déontologique de la morale. Côté néo-aristotéliciens, on aurait plutôt Sen et Nussbaum.

Pierre C. a écrit:

Merci Meta !

fabopoulos a écrit:

Je ne connais Rawls que très mal, mais il me semble effectivement que son ouvrage reprend l'opposition aristotélicienne entre justice commutative et justice distributive, sous la forme de l'opposition entre égalité et équité. Mais n'hésitez pas à me corriger, ce que je dis peut être une grosse ânerie.

En fait (et très vite dit), Rawls tire plus du côté des néo-kantiens (il est lui-même néo-kantien) que d’Aristote. Il s’appuie sur une conception kantienne de la personnalité, détaillée dans ses articles post-Théorie de la justice comme «Le constructivisme kantien dans la théorie morale», et adopte une approche déontologique de la morale. Côté néo-aristotéliciens, on aurait plutôt Sen et Nussbaum.

D'autant que je sens dans les quelques textes de Rawls que j'ai lus (je n'ai pas lu tout son livre), l'opposition entre l'a priori et l'a posteriori, problématique récurrente des enjeux sur la justice.

Pierre C. a écrit:

En fait (et très vite dit), Rawls tire plus du côté des néo-kantiens (il est lui-même néo-kantien) que d’Aristote. Il s’appuie sur une conception kantienne de la personnalité, détaillée dans ses articles post-Théorie de la justice comme «Le constructivisme kantien dans la théorie morale», et adopte une approche déontologique de la morale. Côté néo-aristotéliciens, on aurait plutôt Sen et Nussbaum.

Ok. Merci pour la précision. Je ne suis vraiment pas au fait des théories contemporaines de la justice.

Meta a écrit:

D'autant que je sens dans les quelques textes de Rawls que j'ai lus (je n'ai pas lu tout son livre), l'opposition entre l'a priori et l'a posteriori, problématique récurrente des enjeux sur la justice.

Ce n’est pas ce que j’ai le plus relevé dans ses travaux. Ce qui me paraît important tient plus à la conception kantienne de la rationalité dans la position originelle (et derrière le voile d’ignorance): c’est ce qui a la plus grosse influence sur la constitution de sa doctrine politique. Ça lui a valu des critiques de deux ordres: d’un côté, Harsanyi soutient que Rawls part d’une hypothèse psychologique discutable d’aversion infinie au risque, tandis que Dworkin propose un modèle d’«assurance» plutôt que de «choix rationnel»; de l’autre, Sen et surtout Nussbaum soulignent l’insuffisance de la conception kantienne/rawlsienne de la personnalité, et partent vers une conception plus aristotélicienne (Nussbaum a écrit plusieurs articles là-dessus).

fabopoulos a écrit:

Pierre C. a écrit:

En fait (et très vite dit), Rawls tire plus du côté des néo-kantiens (il est lui-même néo-kantien) que d’Aristote. Il s’appuie sur une conception kantienne de la personnalité, détaillée dans ses articles post-Théorie de la justice comme «Le constructivisme kantien dans la théorie morale», et adopte une approche déontologique de la morale. Côté néo-aristotéliciens, on aurait plutôt Sen et Nussbaum.

Ok. Merci pour la précision. Je ne suis vraiment pas au fait des théories contemporaines de la justice.

Il y a quelques excellentes synthèses là-dessus: Arnsperger et Van Parijs, Éthique économique et sociale; Kymlicka, Les théories de la justice... Ça donne un aperçu général assez pertinent des débats entre utilitaristes, libertariens, libéraux égalitaires (Rawls, Sen), (néo-)marxistes (Cohen, Roemer), qui constituent le gros des théoriciens modernes de la justice.

La difficulté la plus importante vient, à mon avis, des «débordements» disciplinaires: pour faire une théorie de la justice aujourd’hui, il faut puiser dans la philo morale + politique, mais aussi dans l’économie/économétrie (par exemple Fleurbaey et Maniquet, A Theory of Fairness and Social Welfare), et dans l’épistémologie de la sociologie (individualisme méthodologique v. holisme, etc.).

fabopoulos a écrit:

Candide a écrit:

fabopoulos a écrit:

L'année prochaine, le programme c'est :
- Explication de texte : Le temps
- Dissertation : La liberté
Plutôt motivant, même si je trouve que ce sont là des thèmes plutôt légers et superficiels .

Pour peu qu'on ait un texte de Heidegger d'Etre et Temps à expliquer! Ce n'est pas gagné! Bon je vais aborder La liberté ( avec mes élèves) chez Rousseau entre autre en vue de préparer la dissertation...
Mais c'est tout un programme ...Dommage j'avais bien accroché avec l'expérience et la justice.

Heureusement, on a le choix entre 2 textes, et ça m'étonnerait qu'ils en mettent un de Heidegger et l'autre de Husserl. Pour la liberté, le meilleur texte que j'utilise avec mes élèves est de Rousseau justement, ce passage du Discours sur les inégalités où il passe du sentiment de liberté intérieur à la perfectibilité.

En tout cas, je me sens bien organiser mon cours avec mes TL autour de la thématique "L'existence et le temps", l'année prochaine.

Que dire? Moi je n'ai pas de Tl cette année de stage oblige mais peut être que l'année prochaine .. Sinon je prévois de suivre la formation proposée par le Paf de Versailles: Cette année ils ont eu 3 admissibles et ils font aussi une préparation pour l'oral.

Jeudi 28/03/2013, 19H09 toujours pas de résultats de l'agreg interne. Tout est normal.

Ils peuvent être affichés sans avoir été mis sur le serveur... auquel cas il est aussi malin de se coucher et d'attendre demain.

Vendredi 29/03/2013, 11h27, toujours rien... Que pasa ?

Les résultats d'admissibilité sont tombés à midi.

Admissible !

Y en a-t-il par ici qui ont passé les épreuves orales, et qui peuvent donner des conseils ?